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Avatars de Nerval

Hugolien

Nicolas Graner

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Voir aussi :
Centon hugolien
Lunaire
Poème bouturé

Après le Desdichado

Mon père, ce vainqueur au sourire si doux,
Suivi d'un seul tombeau qui plaisait entre tous
Pour son grand Pausilippe et sa lyre de taille,
Traversait au soleil, au cœur d'une bataille,
La tour rouge de fleurs sur qui tombait la nuit.
Il rêva par deux fois entendre un faible bruit.
C'était un Lusignan de l'armée d'Italie
Qui nageait, consolé avec mélancolie,
Veuf, rose, ténébreux et mort plus qu'à moitié,
En modulant : « à boire ! Encore, par pitié ! »
Prince Phébus tendit à son amour fidèle
Une étoile de mer qui s'alliait à sa selle,
Et dit : « Tiens, rends la treille à cet inconsolé. »
Tour à tour, quand le luth aboli, désolé,
Se penchait vers la grotte, une espèce d'Orphée
Saisit un pampre noir qu'il portait à la fée,
Vise au front l'Aquitaine en criant : « Achéron ! »
Le cri passa si près qu'il constella Biron
Et que la sainte fit un soupir de sirène.
« Donne-lui tout de même un baiser », dit la reine.


Tous les mots significatifs de El Desdichado ont été substitués à des mots du poème Après la bataille de Victor Hugo (1802-1885).


Nicolas Graner, 2002, Licence Art Libre