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Avatars de Nerval

Lunaire

Marie-Hélène Vernay

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Voir aussi :
Centon hugolien
Hugolien
Poème bouturé

El Desdichalune

Je suis le ténébreux, — le veuf qui les promène.
Ma seule étoile est morte et la mer qui se brise,
La regarde enfin libre et ouverte à la brise.
Est-ce le flot d'argent qui vient des eaux, sirène ?

Dans la nuit du tombeau, qui trouble ainsi les flots ?
Rends-moi le Pausilippe battant la guitare
La fleur qui plaisait tant à mon cœur, sourds échos
Et la treille où le pampre à la rose tartare ?

Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan cadencé ?
Mon front est rouge encor du baiser sur les flots.
Se verrait, dans la grotte une forme. L'humaine ?

Et j'ai deux fois vainqueur traversé constellé
Ni le noir djinn là-haut sur la lyre d'Orphée
Ni soupirs de la sainte ni sanglots de près.

Victor de Nerval


Une partie de chaque vers vient de El Desdichado, l'autre de Clair de lune de Victor Hugo.


© Marie-Hélène Vernay – 2014