Dorica castra
Je suis le Ténébreux, — le Veuf, — l'Inconsolé,
Ô l'éclat disparu de la Tour abolie !
Lie un à un chaque astre à ton luth constellé :
Tel était l'ordre noir de la Mélancolie.
Au lit d'ombres couvert, Toi qui m'as consolé,
Sol éclairé de bleu, souvenir d'Italie,
Ta litanie est loin pour mon cœur désolé,
Oh ! les berceaux de fleurs où la Rose se lie.
Ce livre est refermé : suis-je Amour ou Biron ?
Irons-nous recueillir les baisers de la Reine ?
L'art est nu dans la Grotte où nage la Sirène...
Sire ennemi, Charon, j'ai franchi l'Achéron :
Ronronnant tour à tour sur la lyre d'Orphée,
Félin sourd aux soupirs et aux cris de la Fée.
Un dorica castra est une structure dans laquelle la dernière syllabe de chaque mot, ou groupe de mots, est identique à la première syllabe du mot suivant. Dans ce sonnet, la rime de chaque vers est reprise au début du vers suivant.
© Raphaëlle Muller – 2018