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Avatars de Nerval

Épitaphe

Nicolas Graner

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Voir aussi :
Adduction 1
Adduction 2
Adduction 3
Adduction 4
Adduction 5
Adduction 6
Auto-adduction
Chimère
Dépecé
Faire-part
Fantaisiste
Greffes
Heredien
Lépidoptère

Épitaphado

Je suis le ténébreux gai comme un sansonnet,
Le prince d'Aquitaine insoucieux et tendre.
Ma seule étoile est morte. Comme un triste Clitandre,
Un jour il entendit de la mélancolie.

Dans la nuit du tombeau il la pria d'attendre
Qu'il eût posé le point à la mer d'Italie ;
Et puis, sans s'émouvoir à mon cœur désolé,
Au fond du coffre froid à la rose il s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus, à ce que dit l'histoire ?
Il laissait trop sécher le baiser de la Reine,
Il voulait tout savoir : où nage la sirène ?

Et, quand vint le moment, traversa l'Achéron
Un soir d'hiver. Enfin sur la lyre d'Orphée
Il s'en alla disant : « Et les cris de la fée ? »


Une moitié de chaque vers provient du sonnet Épitaphe de Gérard de Nerval, l'autre moitié de El Desdichado.


Nicolas Graner, 2001, Licence Art Libre